Le vieux baladeur n°8 : Les Chroniques d’Antarna

Bon week-end de Pâques à tous ! Les jours fériés, quelle idée merveilleuse. Ce qui est une moins bonne idée en revanche, c’est de gâcher un scénario prometteur avec une fin légèrement bâclée. Bref, avec mes neurones engourdis par l’excès de chocolat, je me vois bien incapable de trouver une meilleure introduction pour la saga que nous allons aborder aujourd’hui. En effet, sachez, créateurs en herbes, qu’avoir une bonne idée de base pour votre saga n’est pas tout ; encore faut-il arriver à la mener quelque part. Nous illustrerons ce concept en évoquant Les Chroniques d’Antarna d’Alosta.

Analyse de la saga :

Les Chroniques d’Antarna est une saga de type heroic fantasy se déroulant dans un univers propre à son auteur débutée en février 2008 et achevée en mars 2011. Sériande, un gringalet râleur, et Réal, un benêt imposant, ayant décidé de participer à un concours de jeux vidéos, remportent comme prix un étrange disque métallique. C’est en se rendant chez Réal qu’ils vont à leur grande surprise être transportés dans une autre dimension sur l’île d’Antarna. Bien que quelques peu perdus, ils se rendent rapidement compte que leur arrivée sur l’île n’est pas appréciée par tous et qu’ils devront se montrer particulièrement prudents s’ils veulent la quitter sains et saufs.

Commençons pas ce qui va bien : le début. L’idée de base des Chroniques d’Antarna est assez séduisante, avec des personnages originaux, un univers cohérent et, bien qu’intégrant elfes, trolls et rats-guerriers, assez personnel et des dialogues bien troussés et très drôles. L’histoire est très bien mise en scène et est servie par un jeu d’acteur convaincant (malgré un manque de diversité dans les voix des personnages principaux, ce qui nous fait parfois douter de qui parle). Les personnalités assez contraires des deux personnages permettent de maintenir un certain équilibre et donnent l’occasion à un certain nombre de situations plutôt cocasses. Alosta possède un vrai sens du rythme, il ménage avec brio des plages de calme propices aux dialogues pour mieux mettre en valeur les séquences clés plus agitées. Il sait également créé des personnages attachants en la personne de Sériande et Réal qui, même s’ils passent une bonne partie de leur temps à se chamailler, dégagent une certaine naïveté qui les rend immédiatement sympathiques et qui détonne avec l’environnement dangereux d’Antarna.

Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, on assistait avec satisfaction aux progrès d’une saga très plaisante dont le sixième épisode venait de sortir en juillet 2009. Et puis… Et puis plus rien, pendant un an et demi. Nous savons tous que les changements professionnels ou personnels, les imprévus et autres aléas sont très souvent fatals à une saga mp3 en cours et que bon nombre de créations ne verront sans aucun doute jamais leur dernier épisode pour ces raisons. Ce n’est pas tout à fait le cas ici, mais cela a certainement contribué au mauvais tournant qu’a pris la saga (toute proportion gardée, ça reste une saga très appréciable sinon elle ne serait pas dans cette chronique).

De l’aveu de l’auteur lui-même, il se trouvait partagé entre la volonté de finir cette saga et sa motivation fortement affectée par cette longue pause. Il a donc opéré un grand retour en arrière afin d’accélérer le déroulement de la saga afin de la faire tenir en sept épisodes. Cela pose déjà un certain nombre de problèmes puisque les épisodes 5 et 6 ayant fait l’objet d’une refonte jettent aux oubliettes des idées qui avaient commencé à être développées (ex : la bague magique qui semblait primordiale dans l’intrigue originale et qui avait un rôle important dans la version 1 ne sera plus évoquée une seule fois ; ou encore un personnage principal qui disparaît de façon assez gratuite et dont le départ ne sera ponctué que d’un simple “Tant pis pour lui” de la part de Réal). Ces idées ne sont pas en soit mauvaises, elles sont justifiées dans l’histoire. Cependant, cette brusque accélération donne le sentiment que l’histoire est bâclée dans le seul but de ne pas rester inachevée et perd au passage une grande partie de son caractère épique. On passe d’un long et dangereux périple à une simple promenade de santé et nombres de dangers évoqués au début de la saga ne feront plus jamais parler d’eux. Cependant, même si l’histoire s’emballe, elle ne perd rien de sa drôlerie et reste très agréable à l’écoute.

Mais la saga présente au moins le mérite d’être terminée, ce qui n’est pas une mince affaire. Je vous laisserai donc le loisir de l’écouter. Et je vous laisserai débattre dans les commentaires sur la manière appropriée de finir une saga, car je suis persuadé que ce genre de cas a beaucoup à nous apprendre.

Cote de rareté : Rare

Le blog et le site web de la saga n’existent plus et Alosta a bel et bien disparu du paysage sagasphérique depuis la fin de sa saga. On pourrait croire ses épisodes perdus pour les nouvelles générations d’auditeurs. Il a cependant eu la bonne idée de participer à un projet de soutien aux personnes malvoyantes et l’association en charge de celui-ci a pris soin d’héberger les épisodes de sa saga ainsi que les bonus. En revanche, pour avoir accès aux anciennes versions, il va falloir ressortir votre casque de spéléologue sagasphérique.

Vous pourrez retrouver les épisodes de la saga Les Chroniques d’Antarna sur le site internet de Sonochrome Web.

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