Bonjour / bonsoir et bienvenue à toutes et à tous pour ce nouveau numéro de La Quinte Juste. Mais… mais quel est donc ce bruit ? Oho, vous qui suivez cette chronique, vous avez sans doute attendu ce moment, le moment où le vent vous emporterait tous au loin. Et avant que vous ne le sachiez, nous voilà pris dans la tempête, déchirés par l’orage de nos vies. Oui, dans ce sixième épisode, nous allons parler du légendaire The Whirlwind de Transatlantic.
Paru en 2009, The Whirlwind est le troisième album du groupe. Cet album n’est constitué que d’une seule pièce, une pièce… qui dure 77 minutes !
Ce record de durée est techniquement imbattable, puisqu’il prend tout l’espace disponible sur un CD audio classique. La pièce est une énorme métaphore tout du long, qui va comparer une tempête apocalyptique à La Vie, oui rien que ça.
L’histoire de The Whirlwind est assez floue, car sons sens caché est plus mis en avant. Cependant, en décortiquant les paroles, on peut voir que la vie d’une personne, de sa naissance à sa mort, est comparée à un bateau (ou au zeppelin de la pochette) qui traverse un ouragan. Au fil de son voyage, la tempête est plus ou moins violente. Lors de l’enfance, la tempête frappe sans prévenir et surprend l’équipage, envoyant valser ceux qui tentent de lutter. Puis, tandis que l’enfance continue, la tempête se calme un peu. À l’adolescence, l’équipage décide de se rebeller contre les supérieurs, et de les envoyer dans la tempête pour s’en débarrasser, mais ceux si finissent par reprendre le dessus, et ouvrent les yeux à l’équipage en leur montrant que malgré leur colère la tempête ne s’est toujours pas calmée. Puis, arrive l’âge adulte, la fin des études, et les paroles du tout premier couplet se répètent : la tempête surprend à nouveau l’équipage en reprenant de plus belle. La vie continue d’avancer fatalement, et la tempête devient de plus en plus violente ; l’équipage lutte de moins en moins et commence à craindre le pire. Puis, c’est la vieillesse, les pauvres âmes sur le bateau perdent leur motivation, et sont dans le déni quant au funeste sort qui les attend : « Is this really happening ? ». La pièce se termine de manière très religieuse, sur la salvation de l’âme. La tempête s’est enfin calmée, et l’équipage apprécie maintenant le fait d’avoir traversé cette épreuve pour arriver à la vraie récompense, le salut.
Parlons musique maintenant. Oui, cette pièce est vraiment très longue, et certains d’entre vous n’auront peut-être pas le courage de l’écouter en entier (personnellement je me la fais sans interruption au moins deux fois par mois tellement elle est géniale). La longueur fait partie intégrante de la métaphore, puisque le but ici est de montrer d’un point de vue optimiste que la vie est longue, et que la récompense en vaut la chandelle.
Cependant, la musicalité du morceau est très belle, mais n’aide pas vraiment à soutenir l’histoire qui nous est racontée. On distingue plusieurs thèmes, mais ils ne sont pas associés à des personnages ou des évènements comme la plupart des albums concepts, ce qui crée une certaine distinction entre la musique et le récit.
La formation reste plus ou moins la même pendant toute la durée du morceau, à savoir une formation classique du rock progressif : guitare, basse, batterie, synthé. Cependant, on saluera la diversité de cette pièce, qui même si certains thèmes sont repris çà et là, est loin de la répétitivité à laquelle on pourrait s’attendre lorsque l’on tombe sur l’album pour la première fois. D’ailleurs, il est ironique de constater que cette pièce est moins répétitive sur toute sa longueur que la plupart des pièces commerciales qui doivent durer environ un dixième de temps de celle-ci.
Pour résumer, cette pièce est un chef d’œuvre incomparable et sublime, que ce soit dans sa musique et dans son histoire, même si ceux-ci sont un peu séparés. Je vous invite bien évidemment si vous le voulez à prendre une heure et demie de votre temps pour écouter cette œuvre d’art sans pareil dans son intégralité. Si vous ne voulez pas tenir toute la longueur sans intermission, sachez que dans la version vinyle les douze mouvements qui composent cette pièce ont été séparés pour des raisons techniques (le vinyle possède deux faces, il faut donc le retourner un moment donné), et il est donc très probable qu’en cherchant un peu vous puissiez vous procurer une version découpée. Pour les autres, je vous invite à l’écouter ici :
https://www.youtube.com/watch?v=3kTentrFO7Q
BONUS : cette pièce a été jouée en live dans son intégralité ! Oui, ils sont fous chez Transatlantic. Si vous êtes curieux, voici un petit cadeau rien que pour vous :
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