La quinte juste n°19 : OVO

Bonjour / bonsoir et bienvenue à toutes et à tous pour ce nouveau numéro de La Quinte Juste. Jusqu’à maintenant nous n’avons évoqué que des albums concepts standalone, qui se suffisent à eux-mêmes et dont le concept est original. Mais de la même manière que la musique accompagne d’autres formes d’arts comme le cinéma ou le vidéoludique, l’inverse existe aussi. C’est le cas de OVO, le spectacle millénaire.

En effet, OVO était un spectacle en trois actes qui se déroula dans le Dôme du Millénaire pour fêter l’année 2000. Peter Gabriel et Mark Fisher étaient les directeurs de ce projet, et évidemment l’album concept qui eût été écrit pour ce spectacle fut intégralement conçu par Peter Gabriel. Pour cette chronique, nous allons donc nous concentrer sur l’album OVO, paru en Juin 2000. Le projet était très ambitieux, et pour cet album, le musicien fut amené à inviter un total de 72 artistes et ingénieurs sons pour réaliser son album.

 

OVO possède une histoire extrêmement détaillée, il est en conséquence évident que pour ce résumé je ne vais pas pouvoir parcourir la totalité du récit ; mais si cela vous intéresse, sachez qu’il existe un livre illustré qui raconte l’histoire dans ses moindres détails.

L’univers d’OVO introduit deux peuples ennemis : le peuple de la terre et le peuple du ciel. Theo était un homme de la terre, agriculteur et fier père de famille, qui adorait la nature. Il vivait avec sa femme Beth, sa fille Sofia et son fils Ion, dans une modeste maison de bois, au centre de laquelle il tenait à conserver un gland, pour se rappeler que sa maison fut construite grâce à la bonté de la nature. Cependant, il remarqua un jour que sa fille Sofia disparaissait pendant plusieurs heures, et alors qu’il décida de la suivre, il la trouva avec un enfant du peuple du ciel, Skyboy. Theo s’empressa alors de le chasser, et tenta de raisonner sa fille pour l’empêcher de le revoir.

Alors que le printemps commençait à arriver, un orage éclata soudainement, et un éclair frappa la maison de Theo. Ce dernier se rua à l’intérieur de la hutte en flammes pour tenter de sauver ce qu’il pouvait, mais il périt dans l’incendie, laissant sa famille rongée par le chagrin. Le fils, Ion, alors qu’il aidait à creuser la tombe de son père, découvrit pour la première fois le métal. Il commença à expérimenter avec des minerai, et au bout de quelques années, il montra au villageois des machines de son invention, capables de moissonner la terre et de récolter les graines. Il leur apprit comment les construire, et bientôt tout le peuple de la terre se mit à se servir de ces appareils mécaniques. Voyant toujours plus loin, Ion entreprit la construction d’une immense tour de métal, dans laquelle les villageois pourraient vivre paisiblement à l’abri des dangers de la nature. Il fut rapidement perçu comme un sauveur et un leader, mais alors que son empire mécanique grandissait, le peuple du ciel fut privé des ressources de la terre, et le seul moyen qui leur restait pour survivre était de se rendre esclave du peuple de la terre.

Sofia continuait à voir son amant Skyboy, ce qui commença à énerver Ion. Corrompu par le pouvoir et le chagrin, il devint persuadé que Skyboy était le responsable de la mort de son père, et qu’il monterait le peuple du ciel contre son empire. Il organisa donc sa capture, et l’enferma dans les cellules au plus profond de la tour. Sa soeur Sofia rassembla alors les survivants du peuple du ciel en rébellion, avec pour mission de sauver Skyboy, puis de détruire la tour de métal. Pendant la bataille qui eut alors lieu, Ion grimpa au sommet de son immense tour pour se mettre en sécurité. En observant autour de lui la terre aride qu’il avait créée, et son peuple au combat, il réalisa pour la première fois la gravité de ses actions, et le déshonneur qu’il faisait subir à son père, lui qui savait parler à la nature. Ion sauta alors du haut de la tour. Le peuple du ciel fit finalement exploser les fondations en utilisant les armes de leurs ennemis, et la tour tomba, faisant plusieurs centaines de morts dans les deux camps.

Après la bataille, Sofia décida de planter le gland que son père gardait au pied des tombes de sa famille. Le gland se mit alors à pousser, très vite, et devint un grand chêne, qui grandit de plus en plus haut. Avec le chêne vint alors un déluge, qui poussa les survivants des peuples de la terre et du ciel à se réfugier dans les branches. Sofia et Skyboy eurent alors un enfant dans cet arbre, qu’ils décidèrent d’appeler OVO, à cause de ses sourcils épais en forme de V, et de ses yeux ronds en forme de O. Quelque chose de peu commun se produit ensuite, alors qu’un homme observait le ciel qui semblait être un océan immense et sans fond, il se mit à tomber dans le ciel ; puis un autre homme tomba, puis encore un autre. Sofia compris alors que la fin de la vie était proche, et fit construire un immense nid avec les branches du chêne géant. Dans ce nid, elle plaça OVO son fils, symbole d’espoir et de renouveau, et tous les peuples travaillaient ensemble pour amener le nid en haut de l’arbre. Là, il s’envola vers les cieux, afin de faire renaître la vie un jour ailleurs.

 

Musicalement parlant, OVO a des hauts et des bas. En effet, certaines pièces sont notables, comme la mystérieuse “The Man who Loved the Earth”, le mix celtique danse de “The Weavers Reel”, ou encore la dynamique “The Tower that Ate People”. Cependant, quelques autres pièces sont assez décevantes dans leur composition peu intéressante, surtout lorsque l’on sait que Peter Gabriel est un ancien de Genesis. “Father & Son” a une sonorité de musique d’ascenseur, et “The time of the turning” reste en-dessous de la barre dans toute sa longueur.

Ces quelques pièces un peu plus faibles sont néanmoins compensées par le reste de l’album, et on peut remarquer l’utilisation de plusieurs chanteurs différents pour chaque personnage, ainsi que la fidélité de la musique quant à l’histoire. En effet, l’album est très proche de son récit, et présente une très belle association entre les paroles et la musique, ce qui peut s’expliquer évidemment par le fait que OVO fut écrit avec un spectacle en tête.

Pour donner un avis global, je dirai que cet album vaut le coup d’être écouté, car son récit est beau et très détaillé, mais aussi car la façon dont la musique nous décrit les événements est intéressante et très bien réalisée, bien que certaines pièces soient un peu décevantes.

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir OVO par ici :

 

One thought on “La quinte juste n°19 : OVO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *