Raconte-moi un livre : Belphégor d’Arthur Bernède

Bien le bonjour chers auditeurs
Ici VlM pour un nouveau Raconte-moi un Livre. Oui je sais ça fait TROIS mois que je n’ai rien écrit… J’en suis profondément désolé.

Aujourd’hui je souhaiterais vous parler du roman feuilleton. Celles et ceux qui ont eu l’occasion de lire le Mag N°3 du Weekly ont pu lire mon article sur l’un des premiers romans feuilletons de l’Histoire de la littérature, Les mystères de Paris pour ne pas le nommer.

Un roman feuilleton est un livre dont les parties sont publiés périodiquement dans un journal. On dirait le Weekly Shonen Jump et Cie non? Les romans feuilletons se sont multipliés et démocratisés à la fin du XIXème siècle avec les ouvrages d’Emile Gaboriau, d’Arthur Conan Doyle, de Maurice Leblanc, etc. Et aujourd’hui c’est un roman feuilleton de 1924 d’Arthur Bernède, et pas des moindre car il s’agit de son plus connu, Belphégor

Avant de vous parler du livre en lui-même, une ligne sur son auteur. Juste pour dire qu’Arthur Bernède est un connaisseur des romans feuilletons. On peut le situer dans la lignée d’Arthur Conan Doyle et de Maurice Leblanc. En effet il est très porté sur le mystère et les héros-génies qui n’appartiennent pas à la police mais y sont intimement liés. Il est également célèbre pour avoir rapporté, de manière romancée, les crimes et délits célèbres du début du XXème siècle. Donc là non plus, Pierre Bellemare n’a pas été le précurseur des histoires criminelles rapportées au grand public. Arthur Bernède a également touché au fantastique.

Bref parlons de Belphégor, son ouvrage majeur. Il a été écrit en 1924 et a été repris dans de nombreux autres médias notamment à la télévision. Il a été récemment diffusé en livre audio en 2011, lu par René Depasse, et c’est cette version qui nous intéresse.
De son nom complet Belphégor ou le Fantôme du Louvre, ce roman ne laisse pas le temps à son lecteur de respirer et c’est son principal bon point, mais nous y reviendrons. Belphégor, divinité Moabite (civilisation très ancienne ayant disparu avant Jésus-Christ il me semble) souvent représenté dans les traits d’une femme séduisant ses victimes et les poussant à créer des inventions extraordinaires, fait parler d’elle au Louvre. Bah oui, un fantôme ça se remarque. Et si en plus ce spectre se met à tuer… Étrangement un nombre considérable de journalistes, dont un qui aura son importance dans l’histoire,  assaillent, et la direction du musée, et la police criminelle. Ajoutez à cela un très célèbre détective privé extrêmement compétent et une histoire d’amour et voilà Belphégor d’Arthur Bernède.

Il est évident en l’écoutant que ce roman a eu un succès colossal à sa sortie.

On retrouve même aujourd’hui de très nombreux éléments et ingrédients des oeuvres culturelles en provenance de cet ouvrage. Bon ok il est certain aussi que son auteur a repris des éléments dans d’autres livres avant celui-ci mais ses talent d’écriture et d’ingéniosité sont indéniables. Bernède parvient à mélanger tous ces ingrédients sans fausse note (de l’époque) et sans ennuyer son public.
Malheureusement Belphégor a de très nombreux défauts qui peuvent expliquer pourquoi vous ne liriez ni n’écouteriez même pas au-delà de la quatrième de couverture

Au niveau de l’histoire déjà. Vous avez dû le comprendre en lisant cet article, Belphégor a inspiré bon nombre d’oeuvres cinématographiques, littéraires, etc. Résultat : bah vous savez ce qui va se passer dans pas mal de cas en en lisant quelques lignes seulement. J’ai été personnellement sorti de l’histoire à plusieurs reprises parce que je listais dans ma tête les fictions qui reprenaient tel ou tel élément de Belphégor. C’est donc rebutant mais ce n’est pas le pire.
Le PIRE, c’est la place de la femme. Passons outre que celle-ci n’est pas la protagoniste principale puisque même aujourd’hui les hommes en ont la primauté dans nos fictions favorites. Mais je parle de l’image que nous donne Bernède de la femme. Le personnage de Belphégor est classe, mais j’aurais tendance à dire que ça vaudrait mieux pour le méchant de l’histoire, et puis ce n’est qu’une divinité pas forcément un être physique

Je vais prendre deux exemples.

Tout d’abord on a la compagne du journaliste principal du roman. Pardonnez-moi je vais spoiler. Elle est jeune, très jolie et stupide, très riche et dépensière comme c’est pas permis (on la retrouve en train de manger dans un grand restaurant de Paris), se croit une artiste alors qu’elle est d’une nullité navrante si ce n’est pas parce que c’est une femme, jalouse… je continue? Le comble c’est que ce personnage a un but humoristique mais aujourd’hui ça ne fonctionne absolument plus du tout.
Deuxième exemple: la fille du détective. Vous la voyez LA situation clichée ? Non ? pas encore ? Si je vous dit que le journaliste va travailler avec le détective et qu’il la côtoie souvent. Eh oui elle va tomber éperdument amoureuse du journaliste. Elle est jeune, belle, intelligente, sert son père sans rechigner, reste dans l’ombre
Ce problème de la place de la femme m’a énormément posé problème à l’écoute. Je tenais à vous prévenir avant que vous vous y lanciez : soyez TRÈS indulgent avec ce roman. Il a un siècle, et entre temps BEAUCOUP d’eau a coulé sous les ponts.

En outre, ce roman a quelques défauts à l’audio.

Premièrement, si vous espérez du son et des bruitages passez votre chemin. La voix seule de René Depasse est présente sur ces dix heures d’écoute. Son style de narration est original. On a l’habitude d’entendre des personnages et de la narration impliquée dans l’action. Monsieur Depasse, de son côté ne s’implique pas, permettant tranquillement à l’auditeur de se faire son idée de la scène. Ce n’est pas vraiment un défaut pour moi, mais pour d’autres, ce pourrait en être un.
Deuxièmement, les premiers chapitres ont un bruit de fond tout bonnement insupportable : un clic de souris intempestif ! Si vous ne sortez pas du roman à cause de ça, donnez-moi votre recette
Enfin…, défaut en relation avec le premier, certains personnages que je me suis imaginé ont été complètement cassé par l’interprétation de monsieur Depasse. Ainsi je voyais un méchant avec une voix grinçante, basse et brutale et j’ai eu droit à une réplique menaçante avec un ton assez haut-perché qui m’a complètement fait sortir du chapitre. Rions ensemble, cette fameuse phrase était la dernière d’une des parties du roman. Donc un cliffhanger plutôt classe quoique classique complètement retourné par une interprétation différente de la mienne. Oui, je parle de « mon » interprétation du roman car l’avantage du livre audio c’est qu’on a plus de liberté d’interpréter l’histoire par rapport à la saga MP3. Or l’interprétation est unique à chaque individu.

Wouaho ! Vous êtes combien à être arrivé jusque-là ?! … Et à vouloir écouter Belphégor d’Arthur Bernède?
Bon on va résumer

Belphégor est un roman très vieux et ça se sent. Beaucoup de clichés le parsèment. En outre, l’interprétation et les soucis de bruit de fond sont très perturbants. Malgré tout il est indéniable que Belphégor soit un roman feuilleton culte. Je vous conseille donc de le lire, ne serait-ce que par curiosité.

Vous pouvez retrouvez Belphégor par ici:

lhttp://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/bernede-arthur-belphegor.html

Voilà c’est fini pour moi. Je vous souhaite une bonne continuation, une bonne santé, et écoutez des fictions audios !

VlM

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