Le vieux baladeur n°40 : Comepi X

NDLR : L’article qui suit a été à l’origine publié dans le premier numéro du Weekly MP3 version papier, lors de la convention des Joutes du Téméraire en mars 2017.


« – C’est… C’est le son de… De la cafetière qui flanche !
– On dirait plus le son de l’ascenseur.
– Cafetière qui flanche, ascenseur, quelle différence ?! »
Comepi X – Épisode 2

Lors de ma première arrivée au Canada, alors que je touchais des dollars canadiens pour la première fois, j’ai été frappé par une chose relativement inhabituelle à propos des billets. Alors que les billets représentent en général des personnages célèbres ou des bâtiments remarquables, le billet de 5 dollars canadiens, pour sa part, propose un dessin représentant le Shuttle Remote Manipulator System, plus connu sous le nom de Canadarm. Ce bras mécanique, utilisé pour manipuler des objets massifs lors de missions dans l’espace et présent sur les navettes spatiales américaines depuis 1981, méritait en effet cet honneur. Voilà bien une preuve que les Canadiens ont la conquête de l’espace dans le sang. Comment, vous n’êtes pas convaincu ? Alors quoi de mieux que cette seconde édition papier du Weekly MP3 consacrée à la science-fiction que de nous intéresser à une autre production canadienne liée à l’espace, une saga mp3 si vous vous posiez la question : Comepi X, par Explosive Picture.

Analyse de la saga

Comepi X est une saga mp3 humoristique en 5 épisodes publiée entre 2003 et 2006 et depuis abandonnée. Le récit est une histoire originale se déroulant dans notre monde, dans un futur éloigné. À cette époque, la Confédération spatiale est en apparence une organisation chargée de maintenir la paix dans l’Univers. C’est en réalité un moyen détourné pour l’Humanité de profiter des technologies extra-terrestres. À l’image de cette alliance hypocrite, Jack Boyardee est un capitaine prétentieux et soupe-au-lait. Son supérieur le charge d’aller chercher un mystérieux cristal sur la planète Iroshi-12, pour une raison que lui-même ignore, puisque seul l’argent l’intéresse. Il sera pour cela accompagné de Mickael, un petit alien stupide, Mutoyo, un physicien prétentieux (mais néanmoins censé, et ça compte dans cet équipage) et d’un esclave mexicain. Ce voyage, qui aurait pu être un simple aller-retour, va considérablement se compliquer à cause du caractère irascible et belliqueux de Jack, jusqu’à les emmener en prison, où ils vont apprendre la véritable raison d’être de la Confédération.

Cette saga est drôle. Je veux dire : tellement tellement drôle. Je ne sais pas ce qu’il y a avec les québécois, mais entre cette saga, Dychollin ou François Pérusse, les créations venue de la Nouvelle-France sont toujours à mourir de rire. Comique de situation, situations absurdes, personnages hauts en couleurs, dialogues sans queue ni tête, références bien placées ou encore running gag, il y en a pour tous les goûts et vous passerez comme moi les 39 minutes d’écoute que propose la saga dans un long fou-rire. À tel point que l’histoire devient un peu dure à suivre par moment, mais c’est souvent le cas dans les sagas humoristiques où tout est misé sur le texte et les interactions entre les personnages. Mais qu’importe, c’est tellement efficace, surtout grâce au rythme qui met les gaz dès le début de la saga sans jamais baisser en régime jusqu’à la fin, le tout sans que ça devienne brouillon. Un véritable tour de force.

Comme dit plus haut, l’histoire est presque secondaire et apportera peu de développement, d’autant plus que la saga est relativement courte. Cependant, l’auteur a un vrai talent pour l’absurde et sait concocter des situations loufoques qu’il rend hilarantes par son sens du dialogue bien ficelé. Je pense ainsi à des scènes telles que l’arrivée sur la planète Shopping, gigantesque planète-supermarché où l’équipage peine à trouver un employé compétent pour réparer leur vaisseau, ou encore… Non, ne nous étendons pas en révélations, je vous laisse le plaisir de la découverte. Et comme toujours dans la plupart des sagas qui me tapent dans l’œil l’oreille, tout cela ne serait rien sans un jeu aux petits oignons, outrancier comme il faut sans devenir braillard et avec un sens du rythme qui décuple le potentiel humoristique du texte. Une autre caractéristique partagée avec d’autres sagas présentées précédemment dans cette chronique est sa qualité audio discutable, chargée en saturation et autres maladresses qui ne vous gâcheront pas forcément le plaisir de l’écoute mais ne vous laisserons pas un souvenir inoubliable non plus.

Cote de rareté : Trouvable

Le site dédié à la saga nous a quitté depuis longtemps mais grâce à l’obstination d’auditeurs de la première heure, la saga est de nouveau disponible grâce aux Archives MP3, ce qui lui garantit une certaine visibilité.

Vous pourrez retrouver les épisodes de Comepi X sur le site des Archives MP3.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *