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La sagasphère aime rendre hommage à ce qu’elle aime et la parodies a longtemps été une forme d’hommage populaire. Parodies de film et de jeux vidéo pour la plupart, certaines d’entre elles font désormais partie des sagas les plus célèbres, tournant en dérision les points les plus faibles d’une œuvre et en en reprenant les passages les plus cultes, déclenchant l’hilarité des fans et l’interrogation des non-initiés. Si on a parfois décrié l’abondance de certains thèmes, tels Final Fantasy ou Metal Gear Solid, nombre de créateurs et créatrices se sont écartés des sentiers battus et nous ont proposés des relectures personnelles de séries moins populaires mais qui ne méritaient pas moins d’attention, pour un résultat tout à fait réussi. Pour illustrer cela, nous parlerons aujourd’hui de la saga Evangeli, par les Djuniors.
Analyse de la saga
Evangeli est une saga mp3 humoristique parodiant l’anime Neon Genesis Evangelion et du film Death and Rebirth pour le dernier épisode. Elle comporte 17 épisodes sortis entre septembre 2009 et décembre 2011, et une fois n’est pas coutume, la saga est terminée avec une fin digne de ce nom. Comme dans l’œuvre originale, on suit Chichi, un adolescent dépressif et sans énergie, alors qu’il est recruté par les Nerfs, une agence dépendant de l’ONU, pour piloter d’énormes créatures appelée EVA afin de défendre la Terre contres l’attaques d’entités mystérieuses connues sous le nom d’Anges. Il va devoir supporter la pression de devoir défendre les restes d’une humanité quasiment entièrement détruite. À cela s’ajoutera les brimades de son père, dirigeant des Nerfs, la rivalité avec ses camarades de classes, les crasses venant des autres pilotes et le comportement étrangement pressant de Rizoto, sa mentor au sein de l’organisation.
Quiconque a écouté, comme votre serviteur, l’entièreté des créations des Djuniors sait qu’on part de loin (je ne vais pas donner de noms pour éviter d’être désobligeant). Et fort heureusement, Evangeli est le fruit de ce long apprentissage. Elle évite de nombreux écueils rencontrés dans les sagas précédentes : les acteurs qui se lancent dans des improvisations sans queues ni tête, le jeu très inégal d’un acteur/actrice à l’autre (grâce à un habile changement de casting), les dialogues à l’humour parfois poussif et qui gagneraient en dynamisme s’ils avaient été raccourcis… Mais passons sur ce qui n’allait pas avant et évoquons ce qui marche maintenant. Premièrement, la saga, bien que parodiant un anime que tout le monde n’a pas forcément vu, est parfaitement compréhensibles pour celles et ceux n’ayant jamais vu l’œuvre originale. En prenant le temps d’expliquer les éléments-clés de l’univers tout en truffant le récit de références extérieures que tout le monde est à même de comprendre, l’équipe des Djuniors a trouvé le parfait équilibre. Cependant, tout l’aspect réflexion sur la religion de l’anime original passe à la trappe, ce que pourrait regretter les puristes. Cependant, on pouvait s’attendre à ce genre de traitement pour une parodie.
Comme précisé plus haut, le casting et par conséquent le jeu d’acteur est lui aussi à son plus haut niveau. Merween en adolescente surdouée et très portée sur la compétition, Paxel en ado atone et déprimé (mais pas déprimant), Anjara en Rizoto autoritaire et en même temps pleine d’incertitude ou encore Squill en intello sous speed (je m’arrête ici, pas de place pour citer tout le monde), l’interprétation est très juste, sans cabotinage à base cri et de digression sans fin comme ça a pu être le cas dans des créations antérieures, et avec une belle palette d’émotions. Ma préférence va clairement à Mikalone, qui semble prendre un pied fou à jouer un père psychopathe, riant en maltraitant son fils et ne faisant pas le moindre geste quand celui-ci est en danger, il est à mourir de rire.
Achevons comme il se doit sur la mise en scène est la qualité audio. Likali, chef des Djuniors et monteuse de cette saga, a plutôt bien représenté tout l’aspect technologique de la saga, que ce soit les passages dans la base des Nerfs ou le combats entre Anges et EVAs, on arrive à suivre les combats. C’est clair et fluide, sans en faire trop pour ne pas nuire à la compréhension. Les prises de sons sont correctes, bien que la qualité sonore entre acteurs soit parfois inégale et qu’on décèle quelques pops ça et là.
Cote de rareté : Courant
Evangeli marque la fin des Djuniors qui ont cessé leurs activités depuis 2012. Néanmoins leur popularité reste forte, et on peut encore entendre Likali jouer dans quelques sagas de temps en temps. En outre, l’anime Evangelion reste un classique du genre et possède encore une forte popularité auprès des fans près de 20 ans après sa sortie. Le site n’est plus disponible, mais c’est une chose très récente, il n’est pas impossible qu’il soit réactivé d’ici peu.
Vous pourrez retrouver la saga Evangeli via ce lien.
Merci énormément pour le liens pour télécharger les épisodes ! Vu que le site été down, j’avais peur de ne plus jamais pouvoir à nouveau les écouter !