La quinte juste n°2 : Scenes from a Memory

Bonjour/Bonsoir et bienvenue dans ce nouvel épisode de La Quinte Juste ! Comme la semaine dernière nous avons parlé d’un album concept très connu, j’ai décidé cette fois d’aller chercher un peu du côté de ceux qui le sont un peu moins. Quoique, les plus metalleux d’entre vous connaissent peut-être l’histoire de Metropolis par Dream Theater, parue en 1999.

Pour être plus précis, le récit que nous allons explorer s’intitule Metropolis – part II: Scenes from a memory, je ne vais pas trop m’attarder sur la partie I.

En 1992, lors de l’écriture de leur second album, John Petrucci, guitariste du groupe, eut l’idée farfelue de troller assez superbement leurs fans, en enregistrant une pièce racontant une histoire incomplète sans jamais la terminer. Cette pièce s’intitulait Metropolis – part I: The miracle and the sleeper. Succombant finalement aux demandes incessantes de leurs auditeurs, le groupe finit par céder, et ils créèrent leur album concept qui va nous intéresser aujourd’hui. Mais je vous en prie, prenez une chaise, installez-vous, je vais vous conter son histoire.

PochetteNicholas est un homme troublé, faisant régulièrement des rêves étranges sur la vie d’une certaine Victoria, dont il n’avait jamais entendu parlé auparavant. Lors d’une séance chez un hypnothérapiste, il entre dans une transe hypnotique qui lui fait voir la vie de cette Victoria, vie qui lui semble familière. L’album va donc s’ouvrir sur le voyage psychologique de Nicholas.

Nous sommes à présent en 1928, et notre héros apprend que Victoria fut assassinée par un homme pour l’instant inconnu, et il finit par comprendre qu’il était Victoria dans sa vie antérieure, et qu’il ne pourra sortir de sa transe que lorsqu’il aura résolu son meurtre. Nicholas part donc enquêter sur le meurtre de la jeune Victoria afin de découvrir la vérité : son amant, Julian (« The sleeper »), était un alcoolique, accro à la coke et dépressif, ce qui fatalement poussa la jeune fille à chercher le grand amour chez quelqu’un d’autre, en l’occurrence chez le frère de Julian, Edward (« The miracle »), qui malgré la culpabilité qu’il ressent en trahissant son frère, décide de coucher avec elle (fait amusant : dans une des pièces de l’album on peut les entendre faire l’amour… moi pervers ?). Suite à cela, le cas de Julian s’aggrave, et il décide d’assassiner Victoria et Edward, tout en se faisant passer pour le témoin.

Nicholas se réveille de sa transe après avoir élucidé ce mystère, et décide donc de rentrer chez lui… sauf que, sauf que…

Parlons maintenant un peu technique. Au niveau de sa structure, il est intéressant de constater que ce récit est découpé en Actes et en Scènes, comme au théâtre. Et de plus, comme au théâtre, les scènes sont limitées à un seul lieu, et à quelques personnages. En dehors de ça, on peut reprocher à cet album d’être un peu confus dans la manière dont il raconte son histoire. Tous les personnages sont chantés par James LaBrie, avec la même intonation de voix, ce qui demande d’étudier les paroles pour vraiment comprendre qui parle et à quel moment ; ce défaut devient d’ailleurs vraiment problématique dans la première scène de l’acte II, « Home », puisque tous les personnages principaux font un monologue sur leur état d’esprit et leurs pensées.

Musicalement, cet album est une véritable mine d’or, comme tous les albums de Dream Theater (fanboy spotted). L’aspect progressif se fait ressentir dans les pièces les plus épiques qui exploitent vraiment tout le potentiel musical que le récit permet (non ces pièces ne sont pas longues d’abord, c’est le calme avant la tempête), et les solos impossibles de Petrucci donnent à l’album cet aspect privé, et démontrent aussi que le groupe s’est donné à fond.

En conclusion, cet album fut donc la suite imprévue de ce qui fut pendant un temps un gros troll de la part du groupe, mais le récit raconté est très beau, aussi parce qu’il est vraiment imprégné dans la musique qui porte les émotions et les actions, même si concrètement l’histoire reste un peu floue lors des premières écoutes à cause d’une confusion entre les voix des personnages, jusqu’à ce que l’on se penche sur les paroles.

Je vous conseille très très (très) fortement de découvrir cet album si vous ne le connaissez pas, ou alors de le redécouvrir peut-être avec de nouvelles informations en tête, pour sa beauté, et aussi pour le plot twist final qui mérite vraiment qu’on l’écoute.

Vous pouvez écouter cet album ici :

https://www.youtube.com/watch?v=8Q4x4Paymk4 <= paroles en couleur selon le personnage
http://www.deezer.com/album/340032

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *