Cher lecteur, je sais pertinemment que cette chronique du Vieux Baladeur est consacrée à la mémoire des anciennes sagas et uniquement à ce sujet. C’est pourquoi j’évite en général de m’étendre sur des sujets personnels dans l’espace qu’on m’a attribué. Cependant, il y a 2 jours, soit le 1er juillet dernier, c’était la fête nationale au Canada, fête qu’en tant que nouvel arrivant je me devais de fêter avec une ferveur au moins deux fois supérieure à celle de ceux qui y habitent depuis des années. Vous comprenez donc mieux pourquoi je ne suis pas exactement dans les meilleures disposition pour user de ma verve habituelle afin de débuter cet article avec une introduction convenable. Je vous propose donc sans plus attendre de passer à la présentation de la saga que nous analyserons aujourd’hui : Auroria Cretinum, par l’équipe des Grymto.
Analyse de la saga
Auroria Cretinum est une saga humoristique en 9 épisodes sortis jusqu’en 2010 et depuis abandonnée. Elle se déroule dans un monde médiéval fantastique comportant les peuples récurrent dans ce type d’œuvre, mais avec un monde et un scénario original développé par les créateurs. Au cœur des Terres de Nyrr, un groupe de cinq aventuriers est chargé de retrouver un grimoire perdu afin d’empêcher la destruction du monde par le Seigneur de l’Empire Sombre. Le groupe est dirigé par le guerrier trois-quarts d’elfe Gérard, l’alchimiste nain Raymond, l’orque barbare Gruz, la magicienne humaine Fabienne et l’halfelin roublard Norbert.
L’intrigue de la saga tient dans un mouchoir de poche et ce n’est pas vraiment ce qui fait sa force. On suit la structure habituelle initiée par Naheulbeuk où un groupe est envoyé chercher un objet qui par un tour du destin incroyable (ou la paresse de l’auteur, c’est selon) est pilepoil celui qui servira à sauver le monde. En outre, l’histoire va assez peu évoluer au cours des 9 épisodes de la saga, le groupe étant plus souvent confronté à des aléas de voyage et à des problèmes internes au groupe plutôt qu’au développement en profondeur de leur quête et à des révélations sur l’histoire. Donc ne nous étendons pas plus sur le sujet.
Là où Auroria Cretinum tire son épingle du jeu, c’est grâce au talent de ses dialoguistes et à la justesse de l’interprétation. Si on met de côté le personnage de l’orque, les quatre autres membres du groupe et les personnages qu’ils rencontrent au cours de leur aventure sont tout simplement excellents. Ainsi, le jeu met merveilleusement en valeur le texte percutant et le rythme de la saga, sans pour autant être fatigant ou rendre l’intrigue difficile à suivre. La performance est d’autant plus impressionnante que tous les personnages sont interprétés par le même acteur, à l’exception de l’un d’eux mais qui arrive tardivement dans l’histoire. Ainsi, le jeu est varié, avec une belle palette d’émotion et on distingue parfaitement les personnages (à l’exception de Gérard et Norbert à de rares occasions).
Pour en revenir au texte, l’humour et le sens du dialogue dynamique qui caractérise toute la saga compense largement l’histoire assez simple. La saga regorge de bonnes idées et d’idées farfelues qui rappellent les plus belles heures de Naheulbeuk. J’ai une tendresse toute particulière pour les tests de détection de Norbert, dont l’accumulation loufoque de jargon pseudo-technique en fait des bijoux d’absurdité absolument hilarants. En outre, même si la saga reprend un scénario vu et revu, les personnages s’écartent des archétypes du genre et font dans l’originalité, loin des elfes stupides et autres nains chiants.
Cependant, comme c’est souvent le cas dans cette chronique, la qualité sonore est assez décevante. La saga commence d’ailleurs assez mal avec un problème de phase dès les premiers mots du narrateurs, mais qui heureusement disparaît au bout de quelques secondes. Malheureusement, le reste de la saga est rempli de pops, le niveau sonore des différents personnages est assez mal géré, on est à plusieurs reprises confronté à des augmentations de volume qui sortent de nulle part et à des saturations… On ne le dira jamais assez, la recherche de sagas oubliées est parfois un sport dangereux, mais le jeu en vaut la chandelle.
Pour finir sur une note d’espoir, nous avions entamé la présentation de la saga en la déclarant abandonnée. Cependant, il y a un peu plus d’un an, l’auteur a mis en ligne le texte des épisodes 10 à 12 sur son compte Deviantart (où vous pourrez retrouver quelques illustrations réalisées pour la saga). Indice d’une reprise de la saga ou signe de l’arrêt définitif du projet ? L’avenir nous le dira.
Cote de rareté : Rare
Les Grymto n’ont jamais été très actifs dans les lieux de discussions sur la saga mp3. En revanche, l’équipe a récemment décidé de donner un site digne de ce nom à la saga et a publié tous les épisodes sortis sur Soundcloud afin d’assurer leur pérennité.
Vous pourrez retrouver les épisodes de Auroria Cretinum sur le site internet de l’équipe.