Le monde n’est plus. Un accident nucléaire l’a défiguré pour toujours. L’humanité s’est retrouvée divisée entre résistant(e)s qui se battent contre les nouveaux envahisseurs, et celles et ceux qui se sont mis à genoux devant les nouveaux maîtres de la Terre : Les poulpes.
Voilà une curiosité s’il en est. Une fiction sonore basée sur des poulpes intelligents, construisant une religion en leur nom, et mettant l’humanité à leur pied ? Et une fiction (presque) sérieuse en plus ?! Il ne m’en fallait pas plus pour jeter une oreille contre une de ces fameuses saintes ventouses pour en savoir plus !
Site des studios post-métérore
Nous suivons donc l’aventure en 8 épisodes d’un groupe de rebelles qui serait bien capable de mettre enfin un point final à cette guerre contre le grand Octopus. Mais avant de nous pencher sur l’intrigue, dépeignons les personnages. Tout d’abord, à la tête de notre troupe de rebelles, nous avons la courageuse Générale Danone Paletemps, agent de la rébellion déterminée. À ses côtés, nous entendons l’inquiet Artificier, fidèle soldat aux ordres de Danone et pas super chaud à l’idée de risquer sa vie en permanence. S’ajoutant malgré lui à la troupe, nous rencontrons rapidement le Docteur (fou ?) amoureux de Gladys, une poulpe qui n’a pas muté et puits de sagesse du groupe. Vient ensuite notre innocente et belle Brune, jeune femme qui a grandi dans une fratrie un peu trop surprotectrice et parfaitement ignorante du monde dans lequel elle vit. Puis, pour compléter l’équipée, vient Charles, jeune garçon solitaire et déterminé à ne pas rejoindre le camp des poulpistes.
Les personnalités sont extrêmement hétéroclites, mais pas diamétralement opposées comme on pourrait l’avoir dans les équipes classiques des fictions Socquato-estque (Si vous ne savez pas ce qu’est la Socquatoa, allez donc lire l’article de Grushkov sur le sujet, ou sa définition sur NetoWiki !), avec la classique dualité elfe/nain par exemple. L’objectif commun les unit tous et, s’il y a bien une méfiance première entre certains membres, le respect qu’ils gagnent entre eux à vite fait de mettre fin aux conflits (et c’est plutôt agréable de pas avoir des disputes sans sens ininterrompues dans les oreilles de temps en temps, haha !).
Au niveau des personnages, au bout de quelques épisodes, on a aussi un point de vue assez intéressant sur une famille de poulpistes, complètement acquis à la cause, et qui vit dans cette dystopie très cheloue et flippante. C’est bien amené, bien géré, bien écrit. La descente en enfer des membres de cette famille qui pensait pourtant avoir fait tout ce qu’il faut est effarante à suivre (d’ailleurs, avertissement aux âmes sensibles, l’épisode 7 est assez violent, une version censurée existe sur YouTube). D’autres personnages côté poulpes se démarquent aussi, surtout dans le dernier quart de la saga, mais je ne vous en dirais pas plus pour ne pas spoiler.
L’évolution des personnages est assez saisissante, que ce soit celle de Brune, qui je craignais voir juste devenir le “personnage niaiseux et super bonasse ad vitam æternam” de l’équipe pour en fait finir par vraiment la suivre dans la découverte de ce monde terrifiant et les concepts pas joyeux qui l’accompagnent, ou celle de Charles, ce petit garçon en réalité plus courageux que le plus aguerri des soldats de la résistance (oui c’est mon personnage préféré et j’ai aucune objectivité, je vous zut). Finalement, c’est le duo initiale qui bouge le moins niveau caractère, mais ce n’est pas pour desservir l’histoire. Avoir Danone et l’Artificier en pilier relativement fixe permets de garder un fil très ancré en direction de l’objectif, et évite de s’éparpiller trop dans toutes les possibilités que l’équipée pourrait prendre.
La réalisation est pile assez immersive pour être dedans sans entrer dans une débauche de bruitages et de sound design qui sauterait trop aux oreilles, et le jeu d’acteur est impeccable, que demander de plus ?
Quant au fond, hé bien on l’aura finalement bien dépeint en présentant les personnages. D’apparent délire stupide entre pote, on arrive sur une réelle oppression de ce monde faussement utopique. Les poulpes sont réellement menaçants, plus qu’un envahisseur c’est tout un système qu’il faut faire tomber en plus du Grand Octopus, cette entité tournée en véritable déité qui semble régir la religion-gouvernement qui contrôle la Terre.
C’est une bonne surprise, c’est rafraîchissant, c’est saisissant, bref, c’est chouette. Et en plus le dernier épisode est sorti il n’y a pas longtemps, donc si vous aimez binge-listen des sagas, c’est le moment de foncer sur ces 8 épisodes et cette histoire plus grande qu’elle en a l’air.
Vous commencez à me connaître, j’aime bien tomber sur ce genre de saga qui, sans avoir besoin de révolutionner le genre et sans grande prétention dans son scénario, finit par s’installer tranquillement parmi mes sagas favorites et prouver, encore une fois, aux créateurs et créatrices de saga MP3 que peu importe si votre idée vous donne l’impression d’être juste un peu idiote, déjà faite, déjà vue, ou qu’elle est juste “une histoire parmi d’autres”, ben elle mérite d’être rencontrée, et elle trouvera un public, ou au moins une rédactrice un peu trop enthousiaste pour l’écouter une fois, deux fois, trois fois, et l’aimer pour ce qu’elle est.
C’était Ranne Madsen, pour vous écouter.
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